Madame la Ministre

Publié le par Sandrine et François

Lundi dernier Daniel, le responsable de l’alphabétisation sur le secteur de Goundi passe à Maïmba nous annoncer la venue de la ministre de l’alphabétisation. C’est prévu pour le lendemain, elle viendrait sûrement faire un tour à Maïmba. Ah bon, pourquoi pas…

Le lendemain on nous dit que ce n’est pas aujourd’hui, mais peut-être dans la semaine.

 

Jeudi matin vers 10H30 alors que nous étions en plein cours de maths un homme en grand boubou blanc (très classe) arrive en moto. Il parle à un collègue, Benjamin, puis va vers la classe de Prosper. Benjamin vient me voir pour me dire que la ministre arrive, et que c’est à moi et à Prosper de l’accueillir. J’ai un peu chaud !

Notre homme en boubou blanc réapparaît en me disant que Prosper reste dans sa classe, je l’accueillerai seule ! Quoi ? Je suis avec un pantalon décontracté, les mains pleines de craies, je ne sais pas ce qu’elle veut voir, on ne m’a rien dit. J’ai grand chaud !

 

Pas le temps de dire oufff que voilà un défilé de voitures qui arrive. Des femmes  et des hommes bien habillés descendent, des militaires et leur armes, des caméras et photographes : olalala ! On me dit d’avancer vers la ministre (c’est laquelle ?). Je la salue, lui souhaite la bienvenue, mais après, qu’est ce qu’il faut dire, qu’est ce qu’il faut faire ? Elle me demande par où on commence. Je lui présente le maître des CE2 (Benjamin) et lui propose de visiter sa classe. Tout le monde entre, moi je reste vers la porte et Benjamin se charge de répondre aux questions de Madame. C’est le bon plan ; je pense sincèrement que je n’aurais pas pu répondre à tout.

Elle apprécie que les enfants à Maïmba apprennent à lire le français mais aussi le sara. Du coup elle veut aller voir une classe de CP (c’est là où on parle le plus en sara). On me dit discrètement qu’il faut aller dans la classe de Prosper. Je commence à avancer à pieds puis en regardant les belles chaussures de notre invitée je réagis et lui explique la direction, c’est à quelques centaines de mètres : ils préfèrent y aller en voiture. Je continue ma route et notre homme en grand boubou m’invite sur sa moto.

 

Prosper accueille comme il se doit la ministre, il fait lire des enfants en sara. Pendant ce temps des hommes armés me parlent, posent des questions : combien paient les parents pour l’inscription ? Réponse évasive…. Puis Prosper lui montre un peu plus loin le compost que font les enfants. Tout le monde va admirer ce travail.

 

Ils repartent. Madame la Ministre demande à voir la directrice. « Je suis là ! ». Elle me remercie, dit que c’est un fonctionnement très intéressant, qu’ils vont réfléchir pour diffuser cette idée dans d’autres lieux.

« Bien bien, merci d’être venue, merci. Bonne journée et merci.»      OUFFFF !!!!!

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