juillet 2008 à Goundi

Publié le par Sandrine et François

Nous quittons Goundi.

 

En juin, nous aurons vu Doba et ses champs de pétrole, réalité brutale où une richesse criante côtoie la plus grande pauvreté, nous aurons passé de bons moments dans les champs avec les enfants, nous aurons partagé un peu leur vie quotidienne, nous aurons dormi à Mamyong, bavardé jusqu’à tard dans la nuit sous les étoiles, nous nous serons réveillés tôt le matin, moment très calme où chacun se réveille tranquillement, se prépare, boit son thé, va saluer ses voisins, et part aux champs…

 

Mais bientôt, nous serons à N’Djamena.

 

Nous laissons derrière nous notre travail, qui aura souvent été difficile pendant ces deux années. Nous aurons manqué de moyens, et nous avons été un peu livrés à nous-même. Nous avons souffert de voir que nos enfants ne mangeaient pas toujours à leur faim et qu’ils vivaient dans des conditions difficiles.

 

Mais nous avons la chance de voir, avant de partir, que la structure est reprise par la Sœur Agostina, une personne au grand charisme qui connaît bien Goundi et le Tchad depuis plus de trente ans. Elle connaît parfaitement la culture sara dont elle parle la langue. Elle saura refaire de cette école une belle école où on n’apprend pas simplement à lire, à écrire et à compter, mais aussi à devenir un homme ou une femme. Elle disposera d’un budget conséquent. Les enfants mangeront de la viande ou du poisson chaque semaine, les bâtiments seront refaits, il y aura des tables, des ustensiles de cuisine neufs. Le salaire des maîtres et éducateurs va être augmenté, ils auront une tâche claire à effectuer.

 

Dimanche dernier nous avons fêté la fin de l’année et notre départ à Maïmba. C’était beau. Sandrine a bien parlé, tout le monde guettait une petite larme à l’œil, mais non. Prosper a traduit ce qu’elle a dit en sara, pour que tout le monde puissent bien comprendre, mais sa traduction n’a pas été fidèle : il a dit que nous avons été les deux fourches qui soutiennent l’édifice pour ne pas qu’il s’effondre… ça résume bien notre impression : nous avons assuré la transition, et le compliment nous va droit au coeur. Puis après un bon repas, nous aurons dansé fatigué, jusqu’à la tombée de la nuit. Il y a une énergie incroyable qui se dégage quand tout le monde se met à danser. Nous quittons une école pleine de joie et d’énergie.

 

A N’Djamena, nous retrouverons Justine avec qui nous nous étions si bien entendu à Goundi en février dernier.

 

Mais avant, nous voulons profiter de nos derniers instants à Goundi. En brousse où nous sommes dehors, si près des choses simples et de la nature. Nous aurons appris mille petites choses. Au mois de juin, après une grande tempête, nous aurons recueilli un oiseau au plumage coloré, un petit martin-pêcheur perdu à Goundi où il n’y a pas de rivière, son nid est tombé par terre avec l’arbre qui le portait. Nous aurons apprivoisé «Véronique »,  notre petite gazelle qui se laisse approcher dans notre jardin. Nous espérons qu’elle fera le bonheur de Tecla, la petite fille de Fabio et d’Helena, avec sa sœur Lia, encore bébé. Cette petite famille italienne vient d’arriver à Goundi. Dommage que nous partons déjà, nous nous serions bien entendus. Nous partons trop tôt !

 

Mais il nous faut partir. Une bonne voiture part de Goundi à la fin de la semaine, et il y a de la place pour nous. Il faut sauter sur l’occasion. Quand on connaît l’état de la route au Tchad. A partir de maintenant il va pleuvoir tous les jours, et le Sud du pays va se transformer en un immense marécage dans lequel il sera de plus en plus difficile de circuler. Il nous faut partir maintenant car nous ne savons pas quand sera la prochaine occasion.

 

De N’Djamena, nous prévoyons un petit tour au Cameroun, jusqu’à Douala et les plages magnifiques de Kribi, en passant par le parc naturel de Waza.

 

Nous quittons Goundi…

 

HEUREUX !!!

 

 

 

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O
salut,j'ai lu régulièrement votre blog depuis mon retour du Cameroun il y a un an, c'était toujours très touchant et dépaysant, bon retour en France, si un jour vous passer à Paris, je vous recevrai avec plaisirolivier Coopérant DCC Douala septembre 2006
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E
Bon départ ! Je suis heureux que vous soyez heureux ! Et bonne arrivée en France, vous nous direz la date ! A très bientôt le plaisir de vous voir.De grosses bises à tous les deuxEudes
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M
Coucou !!Nous vous souhaitons de bonnes vacances au Cameroun et sommes impatientes de vous revoir parmi nous !Gros bisous à vous deux, de la part de nous deux ! ;-) 
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G
C'est chouette que vous quittiez Goundi heureux, on ne se rend pas toujours compte du travail accompli mais une chose est sure, on a beaucoup reçu pendant la coopé.Bon voyage au Cameroun, étape indispensable pour se réadapter en douceur ! Profitez bien des bananes plantains et autres !Florence (Dcc Sarh, 2004/2006)
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